dimanche 12 décembre 2021

Dimanche poétique 518: Fabre d'Eglantine


Il pleut, il peut bergère...

Il pleut, il pleut bergère
Rentre tes blancs moutons
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite allons 
J'entends sous le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit. 
Voici, venir l'orage, 
Voici l'éclair qui luit.

Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant.
Prends un abri bergère, 
À ma droite en marchant.
Je vois notre cabane.
Et tiens voici venir 
Ma mère et ma sœur Anne 
Qui vont l'étable ouvrir.

Bonsoir, bonsoir ma mère 
Ma sœur Anne bonsoir 
J'amène ma bergère
Près de nous pour ce soir
Va te sécher, ma mie
Auprès de nos tisons 
Sœur, fais lui compagnie
Entrez petits moutons.

Soignons bien, oh ma mère, 
Son tant joli troupeau 
Donnez plus de litière
À son petit agneau
C'est fait allons près d'elle
Eh bien donc te voilà
En corset qu'elle est belle 
Ma mère voyez la.

Soupons, prends cette chaise 
Tu seras près de moi
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi 
Goûte de ce laitage
Mais tu ne manges pas ?
Tu te sens de l'orage,
Il a lassé tes pas.

Eh bien voilà ta couche,
Dors-y bien jusqu'au jour,
Laisse moi sur ta bouche
Prendre un baiser d'amour 
Ne rougis pas bergère,
Ma mère et moi demain, 
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.

Fabre d'Eglantine (1750-1794). Source: Wikipedia.

2 commentaires:

  1. Bonjour DF, je ne savais pas que cette comptine était si longue. Merci pour ce rappel. Bonne journée et très bonne année 2022.

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  2. Bonne année à toi! Je l'ai ressortie parce que j'ai eu l'occasion d'en discuter avec un historien de la littérature... et de découvrir ainsi qu'elle est plus développée ce que l'on croit d'habitude.
    Merci pour ta visite par ici et pour ta fidélité!

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