mercredi 30 octobre 2019

Sur les traces d'un roman inépuisable

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Bernard Fauren – En voilà de la littérature potentielle! "Sur les traces de Kali" est un livre signé Bernard Fauren. Un roman? Non, plusieurs: l'écrivain l'a conçu de façon à ce que ses 69 chapitres (ou plus justement fragments) soient combinables à volonté, offrant au lecteur la factorielle de 69 romans, soit pas moins de 10 récits à la puissance 98. Inépuisable! Perso, pour une première approche, je me suis contenté de tout lire dans l'ordre...


Et qu'ai-je trouvé? On peut parler d'une histoire, bien sûr, mais elle assume un côté décousu parfois: on va et on vient entre le passé et le présent, entre une histoire d'amour exceptionnelle et fugace et des consultations chez un psychiatre. "Sur les traces de Kali", le titre le suggère justement, offre même un voyage en Inde à ses lecteurs. Un voyage qui fait écho à celui, également porteur de sentiments, qui va vers la maison d'Alexandra David-Néel à Digne.

Il est donc préférable d'évoquer les personnages que contient ce roman, et qui accompagneront le lecteur dans chacune de ses (re)lectures de "Sur les traces de Kali". On a donc une femme (ou est-ce une déesse?), Kali, mystérieuse, objet d'un amour dont l'apogée s'avère fugace mais marquant, un regard qui promet et un "presque" qui tue. Cela, sur fond de ponts de navire et de beedies fumées en Inde. En face, Yohan, amoureux, qui consulte le psychiatre Denis.

Un psychiatre qui aurait pu devenir autre chose, patient d'une analyse par exemple. Bizarre? Pas tant. En jouant sa vie et ses décisions au bilboquet, Denis introduit la notion de hasard dans le roman: après tout, on pourrait le lire à coups de dés. Cela dit, la rédaction n'échappe pas à une certaine linéarité, suggérée bien sûr par la numérotation des chapitres (certes pratique), mais aussi par les sous-titres en cours d'ouvrage, qui échapperont à un lecteur qui papillonne d'un chapitre à l'autre mais guident l'adepte d'une lecture ordonnée.

Chapitre, d'ailleurs? L'auteur les nomme "Fragments". C'est le bon mot pour les désigner. Ils apparaissent ainsi comme des éléments courts et combinables à volonté comme les tesselles d'une mosaïque, liés entre eux de façon plus ou moins lisse pour recréer des images sans cesse renouvelées sans doute, au gré de points de vue changeants, mais avec la constance de quelques résonances.

Bernard Fauren, Sur les traces de Kali, Grenoble, Brandon et Compagnie, 2018.


Le site des éditions Brandon.

2 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour cette chronique !!!
    avec de la nostalgie pour une certaine époque du net littéraire- sourire
    becdanlo

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    Réponses
    1. Avec plaisir! Merci pour les heures de lecture! En effet, les années ont passé depuis…
      Amicales salutations!

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