dimanche 10 août 2025

Dimanche poétique 703: Charles Baudelaire

Avec ses vêtements ondoyants et nacrés

Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.

Comme le sable morne et l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique,

Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.

Charles Baudelaire (1821-1867). Source: Bonjour Poésie.

2 commentaires:

  1. Oh, comme ça fait plaisir de lire du Baudelaire sur un blog ! Ce n'est pas si souvent... Merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Ingrid! Oui, c'est un peu rare, même dans les défis consacrés à la littérature classique... Heureux de t'avoir réjouie avec ce "dimanche poétique"! Bon dimanche et bonne semaine à toi!

      Supprimer

Allez-y, lâchez-vous!