lundi 26 septembre 2022
Le café chaud, un carburant pour voyager dans le temps
dimanche 25 septembre 2022
Dimanche poétique 558: Carole Dailly
samedi 24 septembre 2022
Marie-Jeanne Urech: le dernier qui part allume la lumière
Marie-Jeanne Urech – Une belle fable de science-fiction, voilà ce que l'écrivaine vaudoise Marie-Jeanne Urech propose à son lectorat. "K comme Almanach" met en scène un tout petit monde, symbolique d'une Terre que l'on déserte pour aller voir ailleurs, en l'occurrence sur la planète Belgador, si l'herbe y est plus verte.
Ce petit monde, ce sont les habitants d'un immeuble, gens simples: une femme qui gagne des objets d'une utilité discutable dans des jeux-concours, une autre qui soutient le bâtiment à bout de bras, un homme à mille pattes (séquelle de guerre) qui écoute du jazz.
C'est aussi un univers où les mots sont rares et concrets, à telle enseigne que son abécédaire, imaginé en bouchant les trous, pourra paraître curieux: il dit par exemple "B comme Immeuble", ou précisément "K comme Almanach" – la lettre qui n'y apparaît pas, si ce n'est au moment du titre, puisqu'il s'achève, de manière émouvante, avec "J comme Je t'aimadore".
Et surtout, pour revenir aux personnages, il y a Simon, le lampiste, allumeur de lampadaires sur une planète qui se vide. Ses péchés mignons? La choucroute aux trois poissons de chez Beckenbaum, et aussi son métier, vécu comme un apostolat, comme un pont entre le jour et la nuit. Sa vie va se troubler lorsque le petit, venu de nulle part, y fait irruption – un gamin à l'âge indéfini, désespérément muet mais expressif et intéressé.
L'auteure dessine avec délicatesse la relation qui se tisse entre les deux personnages, sur fond d'une terre qui se vide de ses habitants. Dès lors, quel sens donner, à une vie à deux, quasi filiale, marquée par la transmission d'un métier, celui de lampiste, devenu inutile sur une planète devenue vide de ses habitants?
Il est permis de voir dans le départ enthousiaste des personnages qui, nommés ou non, prennent le vaisseau spatial en direction de cette planète Belgador qu'on dit meilleure qu'ici une métaphore de la mort. Vous avez dit "eschatologie"? Oui, la religion apparaît en filigrane dans "K comme Almanach", et Pierre Yves Lador le relève à propos dans sa remarquable postface, reflet d'une lecture attentive.
Mais elle a ses limites... l'eau bénite, utilisée à un moment donné pour éradiquer les mauvaises herbes qui empêchent les lampadaires de briller, peut être vue comme une métaphore des ressources limitées de notre bonne vieille planète Terre. Faute d'eau bénite comme de prêtres pour bénir sans fin l'élément liquide (ils sont tous partis), Simon le lampiste finit par se trouver à sec face à une végétation envahissante qui fascine le petit.
Dès lors, Simon fait figure de dernier des Mohicans, maintenant envers et contre tout un peu de lumière sur une Terre désertée – quitte à ce que ses efforts paraissent absurdes. Prendra-t-il le dernier astronef pour Belgador? Jusqu'au bout, la question reste ouverte. Et jusqu'au bout, le lecteur relève l'optimisme désespéré du propos: tant qu'il y aura des humains sur Terre, il y aura aussi de la lumière pour en dévoiler la beauté, même si personne n'est là pour la voir.
"K comme Almanach" s'écrit en phrases simples qui constituent des séquences courtes qui sont autant de flashes, tantôt descriptifs, tantôt dialogués sans que les mots ne s'encombrent des ponctuations usuelles. Voilà qui est parfaitement en phase avec ce roman qui, sous des airs parfois étranges marqués par de discrets néologismes, dit la vie des humains, lorsque doucement, les caractères se frottent, s'embrassent ou s'effacent.
Marie-Jeanne Urech, K comme Almanach, Vevey, Hélice Hélas, 2022. Postface de Pierre Yves Lador.
Le site des éditions Hélice Hélas.
vendredi 23 septembre 2022
Une histoire de loups-garous qui ne manque pas de mordant
Jean-Luc Bizien – "Mastication", voilà un roman qui claque! Plus précisément, où les mâchoires claquent, de même que les armes à feu. Pour sa contribution à la défunte collection "Club Van Helsing" des éditions Baleine, l'écrivain Jean-Luc Bizien lance son personnage principal, le combattant serbe Vuk, sur les traces de loups-garous reconvertis dans la finance. Ce qui ne les empêche pas d'avoir des comportements de requins, bien entendu.
Il faut un peu de temps pour entrer dans l'ambiance et voir évoluer Vuk, personnage violent et sans états d'âme, amateur de sang qui gicle, passé par les guerres de Yougoslavie et par la Légion étrangère. Le lecteur l'observe hantant les bas-fonds glauques de Paris, métro ou Montmartre, traquant des vampires plus ou moins réels, capable de dessouder de simples humains déguisés dans un style gothique – ceux que le roman nomme "vampyres" avec un y.
Un faux pas va le jeter entre les griffes des lycanthropes, et c'est là que l'action démarre vraiment. Et ça va secouer grave! Tout au long du roman, l'auteur décrit les bagarres et les cadavres avec ce qu'il faut de complaisance sordide, faisant usage d'un sens de l'image parfois délicieusement douteux ("Les cadavres étaient déchiquetés, on leur avait ouvert la tripaille et les pavés étaient poisseux. J'avais l'impression de piétiner une fondue savoyarde", p. 57...). Le son y est aussi, bien sûr, de même que les odeurs.
Et pour entrer dans le vif du sujet, c'est en tandem que Vuk va évoluer. En lui associant Maximus à la suite d'une sodomie rituelle qui a tout d'un viol, l'auteur crée un tandem "la tête et les jambes" classique, qui peut faire penser à San-Antonio et Bérurier dans la série de romans policiers de Frédéric Dard, d'autant plus que Maximus est doté d'un physique imposant qu'il nourrit copieusement, ainsi que d'un penchant prononcé pour les blagues potaches.
Afin de contrebalancer l'effet brutal que la description de violences peut avoir sur le lecteur, en effet, l'auteur joue à fond la carte de l'humour, usant sans retenue de l'ensemble des nuances qu'il permet: si certains gags sont amenés de manière légèrement poussive (mais on ne boude pas son plaisir, hein!), d'autres sont extrêmement bien envoyées, afin qu'il y en ait vraiment pour tout le monde. L'un des traits d'humour, emprunté à Colin Thibert, prend aussi la forme d'un hommage à Thierry Crifo. Enfin, on ne peut que sourire lorsque Maximus, soudain en mode intello féru d'étymologie, fait un subtil distinguo lexical entre les termes "enfoiré" et "enculé"...
Etait-il indispensable, enfin, d'ouvrir le roman par un avertissement précisant en substance que l'auteur ne partage pas l'homophobie et le racisme de son personnage principal? J'en doute: si Vuk n'est pas un saint, ces traits de caractère sont pas déterminants pour une action plutôt fondée sur l'exploitation approfondie de la part d'animalité qu'il y a en chacun de nous et qui ne demande qu'à s'exprimer à grands coups de mâchoires et d'armes à feu. Cela, dans une ambiance qui, en plus d'être très drôle et très second degré, est parfaitement rock'n'roll, tendance gothique ou métal: le lecteur n'a qu'à suivre la narration pour se faire sa petite playlist musclée et qui dépote à fond.
Jean-Luc Bizien, Mastication, Paris, Baleine, 2007.
Lu par Albédo, Cassiopée, Efelle, Jérôme, La Liseuse, Les Imposteurs, Nebalia.
dimanche 18 septembre 2022
Dimanche poétique 557: Maryjo Claus-Rauch
samedi 17 septembre 2022
Carole Dailly, un amour en phase avec l'infini
Carole Dailly – C'est court, un recueil de poésies, mais c'est dense. C'est ce que rappelle "Le geste de la douceur", paru en 2021 aux éditions Gros Textes. La poétesse Carole Dailly y crée un univers fait de textes miniatures où l'immensité de l'amour rencontre l'infini cosmique.
C'est sur une tonalité volontiers rêveuse et introspective que la poétesse s'exprime dans "Le geste de la douceur". Elle dit les mots d'un sentiment amoureux profond, passionné mais aussi filial – un aspect qui se dévoile en fin de recueil, comme le couronnement d'une écriture pensée en évolution.
Certes, cet amour ressenti de manière intime ne s'adresse à personne, si ce n'est à un "nous" peu exprimé (poème 60). Mais c'est ainsi qu'il parle à tout le monde, embarquant son lectorat dans un voyage de 80 poèmes. Et c'est par les mots et les images que ce recueil ardent et sensible captive.
En recourant au vers libre, l'auteure s'offre la marge de manœuvre requise pour partager par les mots tout le ressenti d'un amour. Les poèmes du recueil adoptent tantôt le caractère fulgurant du haïku, à moins qu'ils n'épousent l'envie de faire des vagues, comme dans l'astucieux "Textopoème" qui endosse le numéro 3 du livre.
Ce "Geste de la douceur", c'est en définitive la description d'un sentiment qui croît du fond du cœur, résonnant non sans mystère (poème 79) avec les éléments évidents du monde, eau, pluie, aube ou éclaircies. À chaque poème, le lecteur marche à un rythme différent, évoluant selon la musique sans cesse changeante et surprenante d'un amour vécu sous notre ciel, en résonance avec la nature.
Carole Dailly, Le geste de la douceur, Châteauroux-les-Alpes, Gros Textes, 2021.
Le site des éditions Gros Textes.
mardi 13 septembre 2022
Laurence Biava, le cinéma côté coulisses
Laurence Biava – Arrivée en milieu de carrière, l'actrice de cinéma Anita Deweers peine à trouver des rôles à sa mesure. Dès lors, pourquoi ne pas prendre les choses en main soi-même en passant à la production? Tel est le propos de "Quelque chose de Tennessee", le tout dernier roman de l'écrivaine Laurence Biava.
L'heure est donc au voyage dans les coulisses de la création d'un film, aux temps tapageurs du milieu du vingtième siècle: on tourne déjà en couleurs, on se rencontre dans un café, chez l'un ou chez l'autre pour dresser un plan de travail. Un exercice rendu avec minutie par l'auteure.
Le lecteur suit Anita Deweers, une actrice qui a du caractère et sait ce qu'elle veut ou non (elle refuse par exemple les rôles de mères). De plus, la romancière fait d'elle quelqu'un qui sait parfaitement s'entourer. Cela passe par la persuasion, notamment au fil de dialogues précis avec tel comédien ou tel réalisateur, mais aussi par les qualités du cœur.
Et comme le titre du roman le suggère, c'est sur l'œuvre de Tennessee Williams qu'Anita Deweers porte son dévolu, sur la suggestion d'un chercheur rencontré lors d'une soirée qui promettait pourtant d'être ennuyeuse tant chacune et chacun y est tenu de jouer son rôle, les femmes en particulier.
La visite du monde du cinéma se double dès lors d'un rappel de la mémoire du dramaturge et écrivain américain, qu'Anita Deweers se propose de revisiter à la manière italienne par le biais d'une nouvelle adaptation de "Doux oiseaux de jeunesse" pour le grand écran. Italie? L'auteure offre au lecteur le plaisir d'en restituer une vision à la fois éclatante et nuancée, faisant contraster l'arrière-saison à Rimini et le glamour de l'hôtel Danieli à Venise. Cela, sans omettre les clins d'œil à Cinecittà, ni quelques fêtes et folies de mise en scène – quitte à risquer les dépassements de budget.
Productrice dans un monde où les hommes règnent presque sans partage, Anita Deweers apparaît, au fil des pages, comme un personnage ambitieux, empreint de ce féminisme qui incite à prendre résolument son destin en main et à faire fi des possibles adversités.
Rythmé par une alternance équilibrée entre narration et longs dialogues, "Quelque chose de Tennessee" oscille habilement entre Paris et l'Italie, entre productions cinématographiques sans envergure et promesse d'un film marquant. Ce roman fait revivre ainsi le monde du cinéma côté coulisses, à travers un beau personnage de femme qui se révèle forte.
Laurence Biava, Quelque chose de Tennessee, Paris, Une heure en été, 2022.
Le site de Laurence Biava, celui des éditions Une heure en été.
dimanche 11 septembre 2022
Dimanche poétique 556: Nathalie Cuti
samedi 10 septembre 2022
Les aventures sarcastiques de Titiou et de sa vie parisienne
Titiou Lecoq – Le livre "Sans télé, on ressent davantage le froid" rassemble une brassée de billets parus sur Girls and Geeks, le blog (aujourd'hui en sommeil) de Titiou Lecoq, entre 2008 et 2013. Au fil des pages, le lecteur retrouve une tranche de vie, celle d'une vingtenaire en fin de bail (ou d'une toute jeune trentenaire) recherchant sa place dans la trépidante vie parisienne. Il y a donc là des réflexions personnelles de fond (notamment sur le sexe) et la chronique des aléas de la vie quotidienne.
Le point de départ? Titiou, jeune femme désorganisée, fauchée comme les blés, recherche désespérément des piges à effectuer pour gagner de quoi, simplement, vivre. Ce qui n'a rien d'évident quand on a un diplôme de sémiotique et qu'on tient à travailler depuis son canapé, en freelance – une vocation pour la narratrice, qui a été épatée, en lisant un périodique aujourd'hui disparu, qu'on puisse écrire des "conneries" (p. 43) et recevoir un salaire pour ça.
Le lecteur se retrouve ainsi à l'écoute des galères de Titiou. Deuil d'une séparation compliquée, déménagements incessants au gré des besoins, des moyens et des hommes, vacances gâchées, travaux chichement salariés pour assurer au moins la survie matérielle, rapport complexe à la nourriture, récit sans fard des avanies de la maternité: il ne manque aucune anecdote. L'auteure a le chic de dramatiser chaque épisode pour le rendre accrocheur.
Tout cela, de manière cash, sans souci de se donner le beau rôle. Dès lors, la Titiou du livre peut apparaître agaçante aux yeux d'un certain lectorat: tendance à voir le verre à moitié vide et à râler, contradictions personnelles et dissonances cognitives, voire une certaine immaturité dont la narratrice est consciente, tout est là, à prendre ou à laisser.
Cela, sans oublier une forme de misanthropie qui rend certaines interactions sociales compliquées pour elle, alors qu'elles sont fluides pour tout un chacun (épisode de l'homme qui aide Titiou à porter sa poussette dans les escaliers du métro parisien, radiographié dans ses moindres détails). Associée à la détestation foncière du travail et à des stratégies d'évitement de certaines situations de contact, cela donne une fille qui rédige depuis son sofa, addict aux écrans – qui créent pour elle une forme confortable de distanciation sociale avant l'heure.
L'intérêt de ce livre au rythme rapide est cependant double: il y a d'abord, en filigrane, la question sociologique de la vie d'une jeune diplômée à Paris durant les années Sarkozy: est-il possible qu'il soit si difficile de trouver un emploi après de longues études, et d'être rapidement autre chose qu'une working poor diplômée? Et puis il y a le ton, volontiers drôle et grinçant, fait de sarcasmes et de traits d'esprit bien marqués, outranciers même, qui favorisent l'impression que la vie de Titiou est toute une aventure. Ou un poker, pour reprendre l'image privilégiée par l'auteure au fil de ses billets de blog.
Titiou Lecoq, Sans télé, on ressent davantage le froid, Paris, Fayard, 2014.
Le blog de Titiou Lecoq, site des éditions Fayard.
Lu également par Antigone, Chloé Plume de Chat, K79, Lectrice Lambda, Les Lectures du Hibou, Lili et la vie, Miss G, Overbooks, Sans Connivence, Stemilou.
mercredi 7 septembre 2022
Gérimont 11: sous les eaux, Vevey en ambrotypes
Karl-Reinhardt Übersax-Müller – Il est prévu que la saga romanesque et dessinée "Gérimont" aura dix volumes – c'est ce que prévoit son auteur, Stéphane Bovon. Mais voilà: des spin-off, numérotés au-delà de dix, viennent désormais s'y ajouter, signés d'auteurs ou dessinateurs proches de l'initiateur de ce titanesque projet fondé sur l'hypothèse d'une Suisse romande future largement noyée sous les eaux.
Et le tome 11 de la série, "Vevey sous les eaux", est ainsi venu se greffer au cycle. Imaginant une plongée dans la cité vaudoise de Vevey profondément inondée, son auteur, Karl-Reinhardt Übersax-Müller, rend hommage, au fil de ce bref roman, aux deux genres artistiques indissociables de la saga: la bande dessinée et le roman – technique et d'aventures, en l'occurrence.
Si l'écriture de "Vevey sous les eaux" paraît classique, elle est bourrée de clins d'œil et d'astuces qui signalent un hommage appuyé aux maîtres. Côté littéraire, on pense aux romans d'aventures du temps de Jules Verne. Côté bande dessinée, le propos salue Tintin, Lucky Luke, Astérix et quelques autres; de façon plus allusive, il sera question des Shadocks, qui pompent, tout comme les Dupondt dans un album de Tintin... et les deux personnages qui, restés à bord d'un bateau d'exploration, alimentent en air les deux personnages qui plongent au fond de l'eau en scaphandre pour trouver de l'ancien.
Chapitre après chapitre, "Vevey sous les eaux" revisite les hauts lieux de la ville noyée en gardant à l'esprit que ses personnages, qui évoluent dans un avenir éloigné, n'ont plus toutes les clés qui permettent au lecteur d'aujourd'hui de faire bon usage de la cité. Le siège de Nestlé, par exemple, interroge: amputé de son N, l'enseigne devient "estlé". Y a-t-il un "ouestlé" de l'autre côté?
Il y a donc un côté résolument "visite guidée" dans "Vevey sous les eaux", renforcé encore par les illustrations sombres et abyssales de l'auteur, portées par un flou artistique qui recèle un foisonnement omniprésent et éclairées par la couleur discrète des méduses. Pour le récit, ce sont là les ambrotypes pris par la photographe Vanille Moreno, descendue avec un archéologue qui est l'homonyme de l'auteur.
Brisant agréablement le rythme de ces séquences imagées, l'auteur donne la parole à Vanille Moreno et aux pompeurs et techniciens Dani Lacène et Etienne Gaudi. Ce n'est que justice: c'est une manière d'indiquer leurs apports respectifs à cette expédition low-tech. L'auteur recrée leurs voix avec succès, conférant en particulier un verbe pittoresque à Dani Lacène, artiste de la fondue à base de fromage damounais.
Enfin, tout en rendant hommage aux maîtres du passé, l'auteur souligne le caractère intrinsèquement fragile de tout support artistique ou presque, sans oublier le souvenir des créateurs (le plongeur fait des suppositions sur Marc Lévy en passant devant une librairie inondée), et indique ce que l'activité d'une petite ville peut avoir de périssable. Tout au plus remonte-t-il à la surface une toile récupérée au siège d'"estlé", représentant un paysage.
Court et décliné en chapitres brefs dûment illustrés, "Vevey sous les eaux" est un roman aventureux à l'ancienne, invitant le lecteur à poser un regard neuf et émerveillé sur des lieux qu'il a pu croire familiers. C'est un délicieux intermède dans la saga de "Gérimont", qui compte plusieurs titres et s'avère déjà ample.
Karl-Reinhardt Übersax-Müller, Vevey sous les eaux, Vevey, Hélice Hélas, 2022.
Le site de Karl-Reinhardt Übersax-Müller dit Krum, celui des éditions Hélice Hélas.
Lu par Francis Richard.