Bénédicte Gandois – L'époque de l'Empire romain constitue une source captivante pour de bonnes histoires. Amoureuse de lettres antiques, enseignante de grec et de latin, l'écrivaine Bénédicte Gandois a donné libre cours à cette passion tout au long d'un court roman historique, "La fortune de Moeris".
L'intrigue? Nous sommes à Rome, en l'an 1024 "ab orbe condita", soit en 271 après Jésus-Christ. Ce livre relate l'histoire d'un affranchi de 14 ans, Moeris, qui obtient, en partage, un héritage substantiel de son ancien maître.
Pas de chance: cet héritage suscite des convoitises, jusque dans l'entourage d'un Moeris qui se retrouve embarqué malgré lui dans un complot visant à attenter à la vie d'un dignitaire issu de Germanie. Et pas de chance bis: pour accéder à l'héritage, il faut résoudre une énigme.
Marqué par la figure tutélaire du poète classique Virgile, "La fortune de Moeris" développe son intrigue de manière efficace et sans temps mort, à la manière d'une novella. Cela, dès le début, qui attaque "in medias res". Quant aux chapitres, ils sont courts et souvent centrés sur l'un ou l'autre personnage.
L'intrigue tourne essentiellement autour d'un complot aux contours nébuleux, qui finissent par devenir clairs pour les personnages concernés. Ceux-ci, et Moeris le premier, comprennent peu à peu sur qui ils peuvent compter, les apparences étant parfois trompeuses. Pour tempérer quelque peu cet environnement brutal où les hommes dominent, l'écrivaine a la bonne idée de faire évoluer une intrigue amoureuse autour d'Amaryllis, quasi-contemporaine de Moeris.
Amaryllis, un nom surprenant pour un personnage qui s'avère chrétienne. Peu importe: le message essentiel est que les sentiments vont au-delà des préjugés négatifs envers les chrétiens, communs en ces premiers temps de l'Eglise, évoqués en passant, juste assez pour qu'on sache qu'ils peuvent être lourds à subir lorsqu'on en est l'objet.
Mettant en valeur le destin de deux jeunes gens, porté par une intrigue qu'on suit aisément et avec plaisir sans pour autant la trouver simpliste, "La Fortune de Moeris" s'avère un roman attrayant, apte à parler à un lectorat adulte mais aussi à des jeunes, également intéressés par le monde antique.
Bénédicte Gandois, La Fortune de Moeris, Cossonay-Ville, La Maison Rose, 2009.
Le blog de Bénédicte Gandois, le site des éditions de La Maison Rose.
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