Le rendez-vous solitaire
Emprunte aux oiseaux leur auberge
Au feuillage d'ardoise tendre!
Loin des fatigues, ma cycliste,
Qui t'épanouis sur nos berges,
Future fleur comme Narcisse,
Tu sembles toi-même t'attendre!
Mais pour que nul gêneur ne vienne
Je nomme la Marne gardienne,
Ô peu chaste, de tes appâts.
La Marne fera les cent pas.
Si son eau douce va semblant
Plus douce et plus chaste que d'autres,
Ses désirs pourtant sont les nôtres:
Voir bouillir à l'heure du thé
Que l'on prend en pantalon blanc,
Au soleil, ta virginité!
Raymond Radiguet (1903-1923). Source: Bonjour Poésie.
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