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samedi 2 juillet 2022

Patron, y'a marée basse, fais-nous voir la p'tite sœur...

 ... c'est avec les paroles du refrain de la chanson "Marée basse" du groupe "Les amis d'ta femme" que j'ouvre ce billet légèrement genré et, je l'espère, amusant. Les consos ont-elles un genre au bistro, en effet? En tout cas, elles suggèrent de gouleyants éléments de langage.

Tout a commencé il y a un peu plus d'un lustre au "Soggy Bottom", formidable bar à bières de Saint-Etienne. Surprise ce soir-là: j'ai eu droit à "Marée basse", diffusée par l'établissement, avec son refrain inénarrable: "Patron, y'a marée basse, fais-nous voir la p'tite sœur...". 

Sur le moment, j'ai tilté: a-t-on le droit de diffuser une telle chanson dans un bistrot, faisant presque l'apologie d'une consommation immodérée d'alcool, alors que les établissements publics ont un devoir de prophylaxie en la matière? Peu importe, ou presque: ce soir-là, j'ai consommé avec modération. 

Et le "Soggy Bottom" de Saint-Etienne reste surtout le bistrot par excellence où l'on peut déguster une bière stéphanoise authentique, avec ou sans chansons – ah, la défunte Glütte! Au passage, et parce qu'il faut vivre aujourd'hui, je recommande celle qui a un goût de café: c'est inattendu et épatant.

Mais voilà: remettre la p'tite sœur, comme dans la chanson, c'est carrément demander une nouvelle bouteille. Voilà qui peut paraître beaucoup pour un seul homme, si l'on parle de vin! Buvant un verre dans un établissement de ma bonne ville de Fribourg, nommé "Le XXe", voilà que j'ai eu envie doubler la dose: on n'est pas bien, là? La serveuse a trouvé ce jour-là le mot qu'il fallait pour quelque chose de plus petit: "Tu prends le p'tit frère?". Je ne m'attendais pas à ce tour de langage; mais ça a tout de suite fonctionné, pour un verre plutôt que pour toute une quille. Adopté!

Du coup, je me suis permis de le glisser dans mon lexique, avec j'ai été généralement compris pour obtenir un verre de plus. Avec des nuances cependant: la serveuse d'aujourd'hui n'a pas capté tout de suite, ici à Fribourg. Question d'expérience? Et une autre serveuse, cette fois au bar "Old Bridge" de Grenoble, m'a précisé qu'il ne serait plus plus petit que le premier verre – j'ai répliqué qu'il sera en revanche plus jeune, puisque servi plus tard, ne serait-ce que d'un ou deux quarts d'heure. 

Et vous, quels sont vos mots pour remettre une tournée, seul ou à plusieurs, avec ou sans alcool? Quel genre, quelle dose, quel bonheur partagé, et en quel lieu? Et quand la petite sœur devient-elle le petit frère, ou inversement? Pour conclure et parce qu'il le faut bien, et aussi parce que tout doit finir par des chansons, je vous mets "Marée basse", la mélodie inénarrable citée en début de billet, avec les textes.


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