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dimanche 19 août 2018

Dimanche poétique 363: Pontus de Tyard

Idée de Celsmoon.



Ô calme nuit, qui doucement composes

Ô calme nuit, qui doucement composes 
En ma faveur l'ombre mieux animée, 
Qu'onque Morphée en sa salle enfumée 
Peignit du rien de ses métamorphoses !

Combien heureux les oeillets et les roses 
Ceignaient le bras de mon âme épâmée, 
Affriandant une langue affamée 
Du paradis de deux lèvres décloses !

Lorsque Phébus, laissant sa molle couche, 
Se vint moquer de mes bras, de ma bouche, 
Et de sa soeur, la lumière fourchue !

Ah que boiteux d'une poussive haleine 
Soient ses chevaux, et ne cueille sa peine 
Qu'un fruit amer de la vierge branchue !

Pontus de Tyard (15221-1605). Source: Poésie.webnet.

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